froid
Le vieil homme est assis sur un banc public, et dort. Il dort profondément, comme un enfant après une nuit blanche, alors que juste à côté de lui un marteau-piqueur défonce le bitume de la place en créant un vacarme assourdissant. les travailleurs vont et viennet, les passants ne le regardent pas une fois arrivés à sa hauteur. Ils fuient même son petit corps ridé, marqué par une vie accomplie.
Dans sa main, il tient une peluche, un ourson. Il le serre dans ses bras, c'est son enfant, sa famille. et l'ourson le lui rend bien, ayant essuyé ses larmes, ayant partagé ses secrets. Et même s'il n'a plus qu'un bras, même si de toute façon il est de mauvaise qualité, cet ourson, le vieil homme l'aime. Ou l'aimait peut-être. Car le vieil homme vient de mourrir, sous le soleil de janvier.